Qu’entend-t-on par « deuil périnatal »

 en Aux professionnels de la santé, Parentalité, Périnatalité

Parler des bébés morts, pendant la grossesse ou tout juste nés reste un sujet délicat et tabou dans notre société.

La « mortalité périnatale » concerne les bébés décédés entre 22 semaines d’aménorrhée et 27 jours révolus. Il peut s’agir d’une mort fœtale in utero, d’une interruption médicale (ou thérapeutique) de grossesse mais également d’une réduction embryonnaire, d’une fausse couche spontanée, d’une interruption volontaire de grossesse, d’une stérilité.

Le « deuil périnatal » reprend tous les deuils en lien avec la perte d’un bébé. Le deuil est un processus psychique complexe qui, suivant Hanus (1998), nous fait passer d’une perte subie à une perte acceptée. Ce serait donc un processus de renonciation et d’acceptation.

Le test de grossesse s’est révélé positif. Depuis 3, 4 ou 5 mois, ce petit être grandit en nous. Il colore notre quotidien. Il a un sexe, un prénom. Nous projetons notre vie avec lui ou elle. Puis, pour plus de 1000 familles en Belgique, c’est le drame. Un souci génétique, une malformation, un petit cœur qui ne bat plus…et l’accouchement d’un bébé sans vie.

Ce petit ange est entré dans nos vies. Il a une existence. Isaline Greindl, présidente de l’association « Vivre son deuil » écrit : « le deuil de l’enfant à naître ou le deuil d’un tout-petit emporte brusquement les rêves de tous les possibles. » Soubieux (2013) parle d’un véritable « séisme dans la famille : tous les repères sont bouleversés, la temporalité modifiée, l’ordre des générations bouleversé ».

Le processus de deuil est indispensable pour continuer à vivre, réussir à se séparer de l’être trop tôt perdu en remaniant les liens. C’est un processus de vie.

Hanus, M. (1998). Les deuils dans la vie. Deuil et séparation chez l’adulte et chez l’enfant. Paris : Maloine.

Soubieux, M.-J. (2013). Le berceau vide. Toulouse : Erès, p.23.

http://www.vivresondeuil.be/

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