« Deuil traumatique » – « Deuil compliqué » – Quand le deuil devient-il pathologique ?
La temporalité et la nature du deuil sont très individuelles. La démarcation entre le deuil normal et le deuil pathologique n’est pas claire.
L’absence de deuil conscient, favorisée par la soudaineté et la prématurité de la perte, entraîne un état de choc ou d’incrédulité prolongé. L’entourage peut dès lors croire que la perte est assumée avec beaucoup de courage. Les symptômes apparaissent plus tard sous forme de somatisations, d’accès d’angoisses, de sentiment de culpabilité, d’impression persistante de la présence de la personne décédée, …
Le deuil ambivalent survient lorsque les relations avec le disparu étaient marquées de tensions et d’ambivalences. La personne endeuillée manifeste rapidement des signes de soulagement et semble être en bonne voie de rétablissement. Après une période de latence plus ou moins longue, apparaissent des sentiments de nostalgie, de désespoir, de culpabilité et des conduites d’autopunition pouvant aller jusqu’au suicide.
Le deuil chronique est la prolongation anormale des réactions à une perte. La personne alterne entre des phases d’espoir de retrouver la personne décédée et des phases de profondes désillusions teintées de colère sous la forme de nervosité, d’irritabilité et d’agressivité. Peu à peu, ces alternances peuvent amener à la dépression.