Baby blues ou dépression post-partum?
Baby blues, dépression du post-partum, de quoi parlons-nous? Dans l’esprit de la plupart des gens, la différence n’est pas clairement établie.
Le baby blues est relativement fréquent (30 à 80%) des accouchées et assez bénin.
Dans les tous premiers jours après l’accouchement, la maman peut être à fleur de peau. Elle passe du rire aux larmes. Se mêlent ainsi de l’anxiété, un sentiment de tension et d’irritabilité et de la tristesse.
Les sentiments d’incompétence, d’incapacité à faire face et d’inquiétude surprennent et déroutent l’entourage, surtout quand l’accouchement s’est bien déroulé.
Ces manifestations ne doivent pas être considérées comme une dépression à minima, mais plutôt comme une phase brève d’hypersensibilité émotionnelle. Les modifications hormonales y contribuent pour beaucoup. S’y ajoutent les profonds changements liés à l’accouchement, à l’arrivée du bébé, au processus de « maternalité ».
Ce trouble transitoire survient entre le troisième et le sixième jour après l’accouchement. De quelques heures à 5 jours tout au plus, le baby blues ne dure pas.
Si les signes persistent ou s’intensifient, on entre alors dans le cadre différent des dépressions du post-partum.
Le baby blues ne nécessite pas de traitement médicamenteux. Face aux nombreux ajustements avec lesquels la maman doit composer en plus de cette « variabilité hormonale », la mobilisation de l’entourage, une attitude chaleureuse et compréhensive suffiront le plus souvent à la maman pour passer cette période sans encombre.
La dépression du post-partum (ou dépression postnatale précoce) concernent 10 à 20% des femmes. C’est en général leur premier épisode dépressif.
Les symptômes apparaissent dans les 4 à 6 semaines suivant l’accouchement. La dépression peut toutefois survenir plus tard, dans le courant de la première année après l’accouchement. Les manifestations les plus fréquentes sont des difficultés à s’endormir, des conduites hyperactives, des difficultés de concentration, de l’irritabilité, de l’anxiété, une fatigue permanente, etc. Des difficultés dans l’interaction mère-bébé apparaissent également.
Les origines possibles d’une dépression post-partum restent discutées. Le vécu de la grossesse émaillée d’événements douloureux ou de conditions psychologiques difficiles, le vécu de l’accouchement, l’impression qu’en a gardé la femme, une insatisfaction dans le lien établi avec le bébé reviennent souvent.
Une psychothérapie est indispensable dans le cas d’une dépression post-partum. La prise en charge est souvent globale et reprend un travail de la relation mère-bébé. L’utilisation d’antidépresseurs peut être discutée selon les cas. Des groupes de parents et des associations peuvent aussi être des lieux d’échange et de soutien moral.