Hormonothérapie chez l’homme : intimité & sexualité – épisode 2
Impacts de l’hormonothérapie au niveau de la sexualité
- Les impacts du fonctionnement sexuel : diminution de la libido et difficulté érectile
Les patients et leurs partenaires doivent être prévenus de la présence quasi systématique d’une baisse de la libido et de difficultés érectiles. Au niveau érectile, nous pouvons observer :
- Une diminution de la qualité des érections (amplitude – rigidité et/ou durée)
- Une diminution de la fréquence des érections.
En comparaison à la castration chirurgicale ou chimique par analogues et agonistes de la LHRH, le traitement par anti-androgène serait à l’origine de moins de troubles de l’érection et de la libido.
Une hormonothérapie de six mois peut être responsable d’altérations de la qualité de vie sexuelle durant plusieurs années. L’impact sur la fonction sexuelle sera d’autant plus grand que l’hormonothérapie est associée à d’autres traitements.
- Image corporelle
Lors d’un cancer de la prostate, les préoccupations concernant l’impact de la fonction sexuelle sont au premier rang du sentiment de détresse pour une majorité des patients. Les différents effets secondaires tels que la perte de libido, les difficultés érectiles, la perte de la force musculaire, la gynécomastie, etc. vont générer une altération du sentiment de virilité chez les patients.
- Autres effets secondaires des analogues de la LHRH et agonistes de la LHRH
Certains effets secondaires majorent donc des difficultés sur le plan de l’image corporelle, du sentiment de masculinité, de l’estime de soi et de la confiance en soi (ex. prise de poids, gynécomastie, perte de la pilosité, fertilité, etc.). D’autres ne favorisent pas le contexte d’intimité (ex. bouffées de chaleur, etc.).
analogues de la LHRH et agonistes de la LHRH | anti-androgènes | |
Perte de masse et de force musculaire – asthénie | + | + |
Prise de poids | + | + |
Modification de la taille des organes génitaux externes (atrophie testiculaire) | + | + |
Gynécomastie (rare) | + rare | + 30 à 70% |
Perte de la pilosité – modification de la peau | + | + |
Modification de la voix | + | ? |
Troubles intestinaux (diarrhée, constipation) | + | + |
Nausées – vomissement – céphalée | + | + |
Bouffées de chaleur | + 50 à 80% – ont un impact important sur la qualité de vie – les sueurs nocturnes ne favorisent pas l’intimité | + |
Troubles de l’humeur (humeur dépressive) | + | +
Dépression chronique sévère (Cyprotérone) |
Fertilité (altération de la spermatogenèse) | + Le retour à une fertilité après une hormonothérapie seule est incertain. On constate souvent une azoospermie ou une oligospermie. | + |
Anémie | + | + |
Troubles hépatiques | – | + |
Risque thrombotique | – | + |
Les effets secondaires sont liés à l’abaissement des taux plasmatiques de la testostérone.
En cas d’utilisation prolongée, l’hormonothérapie peut majorer un risque d’ostéoporose.
L’hormonothérapie reste un traitement réduisant fortement les risques de récidives.
Je vous invite à ouvrir le dialogue avec votre oncologue et votre urologue.
Les consultations en onco-sexologie mises en place par le CHC Groupe Santé sont entièrement prises en charge quand vous êtes suivis par le CHC. Les patients venus d’ailleurs bénéficient de l’intervention de la mutuelle pour les suivis psychologiques classiques.